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Interview de Sylvie Tuor du 25 mars 2014 par la Fondation des HUG

Presse

Portrait de philanthrope : « La philanthropie renouvelable »

Nous vous en parlons beaucoup, nous les remercions souvent : nos donatrices et donateurs. Mais au fond, qui sont ces personnes qui non seulement ont le cœur sur la main mais qui en plus passent à l’action philanthropique ? Portrait d’une nouvelle fondation genevoise, mécène du projet Co3libri, avec sa fondatrice Madame Sylvie Tuor.

« Michel Tuor, mon mari, a fait toute sa carrière à Genève. Si son succès nous a permis d’assurer l’avenir de nos enfants, il nous a surtout donné les moyens financiers d’aider les autres. Il nous a paru évident de partager et indécent de ne pas le faire », explique Sylvie Tuor. « Nous avions déjà pour habitude de faire des dons, mais c’était de manière désordonnée. Nous avons eu envie de structurer nos actions, raison pour laquelle nous avons créé, à la fin de l’année dernière, la Fondation Hubert Tuor. » Une tout jeune fondation donc, qui vient renforcer les rangs d’un tissu philanthropique très dense en Suisse (avec près de 13’000 fondations d’utilité publique) et à Genève en particulier (avec plus de 1’100 fondations en 2012 dont 53 nouvellement créées rien que cette année).

Une figure de générosité

La fondation de la famille Tuor porte le nom du père de Michel Tuor, comme une source d’inspiration et un hommage. « C’était une personne faite de bonté, d’altruisme et de générosité », poursuit Sylvie Tuor, « nous voulions faire quelque chose qui lui ressemble. Originaire des Grisons, il a travaillé toute sa vie dans l’hôtellerie. Mais en réalité, il n’a pas eu les moyens de suivre les études qu’il souhaitait faire : l’architecture. Nous avons donc décidé d’axer, entre autres, l’action de la fondation qui porte son nom sur le soutien aux personnes qui veulent faire des études. »

Fonder une fondation

Gérer un « cœur gros comme ça », cela demande un peu d’organisation et de la discipline. « Nous ne voulions pas être une énième fondation, donc, l’année précédant la création de la fondation, nous nous sommes beaucoup investis pour identifier les besoins. Il nous fallait une ligne thématique pour orienter nos actions. Nous avons choisi l’éducation, la formation et la recherche pour concrétiser des projets dans les domaines médicaux, scientifiques et technologiques, tant en Suisse qu’à l’étranger. » Les projets sont financés au coup de cœur, et le projet Co3libri en est un.

Aventure familiale

L’expérience des premier mois va très vite : sans publicité, la Fondation Hubert Tuor a déjà reçu de nombreuses sollicitations. « Pour l’instant, je dirais que nous sommes encore des néophytes. J’investis environ 40% de mon temps dans la fondation. Si elle repose principalement sur mes épaules, toute la famille est impliquée : mon mari, ma belle-mère et mes filles. Ces dernières voudront peut-être reprendre le flambeau plus tard et saisir cette opportunité de partager. »

Une philanthropie renouvelable

Venant du monde de la finance, les Tuor sont sensibles au concept de retour sur investissement. Dans leur cas, il ne s’agit pas seulement de donner pour aujourd’hui, mais bien pour construire à plus long terme, et surtout dans l’idée que les bénéficiaires, si et quand ils le pourront, redonnent à leur tour et à leur manière ce qu’ils ont reçu. « C’est le concept de philanthropie renouvelable. Soit le projet génère des bénéfices, qui sont réinvestis dans de nouveaux projets, soit le bénéficiaire donne, tôt ou tard d’une façon ou d’une autre, un coup de pouce à la fondation, en renvoyant l’ascenseur. » Ainsi la boucle de la générosité est bouclée, et se transforme en cercle vertueux.

Hubert Tuor, celui dont la générosité a inspiré la fondation du même nom.

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